L’intrigue
La psychogénéalogie est un art et une science. C’est une démarche qui nous permet de comprendre et d’utiliser au mieux notre héritage psychique ou si besoin est de la transformer. Elle s’appuie sur la psychanalyse étendue aux liens transgénérationnels et sur la technique socio-psychologique du génosociogramme, arbre généalogique augmenté des lieux et des faits de vie importants.
Le terme ‘psychogénéalogie’ (crée dans les années 80) s’applique à une généalogie recadrée dans le contexte des recherches en psychologie : psycho-histoire, travail contextuel, constations clinique de la psychanalyse, travail de recherche sur la communication non verbale (langage du corps/lapsus verbaux/actes manqués).
'Apprendre à percevoir la trame de sa vie et ce qui est essentiel pour soi’
Le genosociogramme
A qui et à quoi tient-on ? On peut avoir une vision d’ensemble sur sa vie personnelle et familiale d’un seul coup d’œil dans son ensemble et sur plusieurs générations grâce au ‘génosociogramme’. C’est l’outil préférentiel de la psychogénéalogie : c’est une sorte de ‘psychohistoire’ du sujet et de sa famille dans leur contexte de l’époque.
L’objectif de ce travail est de rechercher les évènements marquants vécus par ses ancêtres (heureux ou tragiques) sur la santé et la vie quotidienne même un siècle ou plusieurs plus tard. Il importe de comprendre que nous répétons les évènements et surtout ceux qui sont dramatiques vécus par nos parents/gd parents et ancêtres sans le savoir ni le vouloir à notre insu donc. Ces évènements, dramatiques qui nous submergent, expliquent le pourquoi et le comment du comportement difficile, impardonnable ou inexcusable par nous, de parents et gd parents dont nous pourrions avoir souffert, et cela nous permet de les en ‘dédouaner’. On peut exonérer les vivants au profit de lointains ancêtres ce qui rend la vie avec les survivants moins revendicatrice, hargneuse. Constater des répétitions de générations en générations de choses vécues autrefois libère du ressassement revendicatif, angoissant.
Nous avons affaire à deux transmissions parfois contradictoires, divergentes : la transmission intergénérationnelle entre générations se connaissant, et la transmission transgénérationnelle, sur plusieurs générations parfois lointaines, d’une tache inachevée.
Il faut distinguer :
*ce qui est clair dans la transmission entre générations au contact ce qui est connu consciemment transmis, souvent verbalement –intergénérationnel ; partie visible de l’iceberg ;
*ce qui est tenu secret, caché, non-dit, non su, l’informulé, voire impensé (non pensé), le transgénérationnel ; parfois un évènement heureux mais trop souvent un traumatisme ou un deuil non résolu actif car silencieux : ce qui n’a pas été digéré ni élaboré mais confusément ressenti ou exprime en maux, est transmis tel quel ‘brut de décoffrage’ partie invisible de l’iceberg et qui le gouverne à notre insu ;
Ce qui traverse les générations, sans être digérer, reste sur l’estomac, actif et douloureux… L’importance de la prise de conscience de l’influence des liens transgénérationnel sur nous est fondée sur la constatation que les traumatismes et taches inachevées auxquels on n’a pas donné de sens ou fin par une clôture, même symbolique, ressurgissent souvent et pendant des générations sous forme de mal être de maladie (= 'mal à dit') de morts tragiques ou prématurées, de prises de risque finissant tragiquement, ou d’accidents.
Chocs, souffrances, douleurs, drames, traumatismes non réglés, deuils non faits, ‘mal morts’, ‘mal à dit’, secrets personnels ou de famille, tout ce qui reste inachevé, parfois depuis des siècles, non réglés par les générations précédentes peut se transmettre et marquer les générations suivantes de façon variées profondes et parfois tragiques.
Il n’y a pas que le ‘péché’, les fautes et les erreurs qui sont transmis de générations en génération sans résolutions il y a aussi les évènements marquants, voire heureux.
Terminer une tache inachevée consiste à revenir dessus de façon à clore les relations avec la personne (aimée, crainte, haïe, encore en vie ou décédée). Le ‘psychodrame’ (mettre en scène cette réalité) permet de clore autrement une situation, une tension ou une relation, tout en ayant une expérience kinésique affective et corporelle.
Mon avis et autres pensées
Sénèque nous apprend qu’il n’y a pas de vent favorable pour celui qui ne sait pas où il va.
‘Trouve ce dont il a besoin celui qui fait confiance à la vie’
‘Avec l’âge on devient responsable de l’expression de son visage’
‘être ou ne pas être telle est la question’… Être ou devenir soi toujours apprenant toujours cheminant ‘allant-devenant’ avec toutes ces possibilités, ouvrir largement son avenir… Le concept de 'Kairos' dans la Grèce Antique : le moment opportun favorable pour accomplir les choses importantes dans la ‘présence de l’instant’…
« Rire souvent et sans restrictions, s’attirer le respect des gens intelligents et l’affection des enfants, tirer profit des critiques de bonne foi et supporter les trahissions des amis supposés, apprécier la beauté, voir chez les autres ce qu’ils ont de meilleur, laisser derrière soi quelque chose de bon, un enfant en bonne santé, un coin de jardin, une société en progrès, savoir qu’un être au moins respire mieux parce que vous êtes passé en ce monde, voilà ce que j’appelle réussir sa vie’
Ralph Waldo Emmerson (1803.1882)