Il faut en moyenne 12 expériences positives pour combler le désagrément d’une seule expérience négative. La confiance : à la recherche d’une illusion perdue ?. La confiance n’est pas tendance. Dans des études récentes il y a un constat que dans un climat de ‘degagisme’ et de déception généralisés, ce seraient les liens physiques et charnels qui permettraient aux individus de moins se méfier. 91% vont avoir confiance en leur famille, 89% dans leur cercle d’amis, et ils ne sont que 43% à avoir confiance dans les gens qui font partie de leurs réseaux sociaux.
Heureusement le philosophe Charles Pepin nous explique la confiance en soi dans l’un de ses derniers ouvrages et lors de conférences (J’avais assisté à une de ses conférences lors du salon du livre à Boulogne Billancourt il y a quelques mois).
Charles Pépin, professeur de philosophie, aborde la philosophie avec simplicité et la met à portée de tous à travers ses divers ouvrages : ‘quand la beauté nous sauve’ (2013), ‘la joie’ (2015), ‘les vertus de l’échec’ (2016), ‘la confiance en soi’ (2018).
Dans son dernier livre Charles Pepin nous explique que la confiance en soi se gagne au fil du temps, des expériences. Il évoque les artistes (Madonna), des sportifs (Serena Williams). Il puise dans les textes philosophiques et dans les sagesses anciennes pour une réflexion sur le sujet. Il distille tout au long de son ouvrage des conseils qui ouvrent de nouvelles voies.
La confiance en soi n’est pas uniquement une confiance en Soi mais en même temps une confiance en autre chose que soi. Elle se retrouve aussi dans un certain abandon de soi. Pour gagner en confiance en soi il faudrait gagner en expérience, en compétence, en maitrise. Cela ne portera ses fruits qu’à condition que ce gain conduise à une certaine forme d’abandon, de lâcher prise : qui est le véritable secret de la confiance.
La confiance en soi est l’expérience d’une maitrise qui s’autorise, ‘l’immaitrise’ d’un soi qui s’ouvre aux autres au monde et à la vie elle-même. Et si la confiance en soi n’était au fond qu'une confiance en la vie ? En quelque chose de plus grand que nous ? Nous n’existons de toute façon que traversés d’influences, nous ne sommes faits que de relations. La plupart des choses que nous savons nous les avons apprises des autres. Ouvrons le plus possible à ce qui n’est pas nous au lieu de chérir notre cher petit 'moi’ ou de cultiver notre égo comme l’époque nous y invite si souvent.
La confiance en soi on le présent relève d’une alchimie. Elle résulte de la combinaison de plusieurs facteurs. Les chemins qui y mènent sont divers, mais une fois acquise elle porte chacun de nous de la même manière. Il n’y a pas qu’une confiance en soi mais plusieurs faucons de l’atteindre. Se faire confiance c’est garder son cœur d’enfant, une âme d’enfant dans un esprit d’adulte. La modernité fait de nous des êtres libres responsables de notre destin. A nous de mettre en œuvre nos projets, de prouver notre valeur, et de construire notre bonheur : à nous d’inventer notre vie et cela suppose avoir confiance en soi.
La confiance en soi est une question si centrale dans nos existences qu’elle ne peut être l’objet d’une seule discipline. Pour comprendre ses ressorts il faut l’observer dans la vraie vie la regarder grandir adopter ses rythmes et suivre ses mouvements, ses hésitations et ses embardés.
Charles Pepin nous invite à laisser le talent des autres nous inspirer, à laisser la vérité, la beauté, le bien, le monde, la vie agir à travers nous et apprenons à les écouter.
